France - Angleterre (des écrivains) : 2-1
Ce n'est pas mon pronostic pour la prochaine finale de la coupe du monde de football, mais le score du dernier match de l'équipe de France de football des écrivains. Première victoire internationale, premier but pour ma part (j'en ai presque la preuve, avec cette photo prise à l'instant de la frappe), dans l'incroyable stade du Red Star, à Saint-Ouen.
Il paraît que les Anglais nous attendent à Londres pour le match retour. Et pour nous battre.
En attendant, voici le résumé du match, by Bertrand Guillot :
Suspense, figures de style et happy end - Première victoire internationale pour les écrivains français !
On craignait un temps anglais, il a fait grand beau sur le stade Bauer.
On craignait aussi le fighting spirit britannique... et on avait raison.
Car même privée d'un joueur majeur pour cause de passeport non valide (good luck after Brexit, guys), l'équipe anglaise, avec deux joueuses (respect) et deux renforts franco-britanniques, était bien décidée à défendre son but et à jouer les contres à fond.
La deuxième de ces contre-attaques fut fatale à l'arrière-garde bleue. On jouait depuis 25 minutes et l'Equipe de France, désordonnée dans ses assauts telle l'armée de Philippe VI à Crécy, était menée 1-0.
Révolte, orgueil, pressing ! Les Bleus lançaient alors leurs écrivains d'avant-garde. Julien Blanc-Gras grattait des ballons à l'entrée de la surface adverse, Frédéric GaI ajustait sa patte gauche depuis l'aile droite, Louis Dumoulin délivrait un centre millimétré pour Brice Christen dont la tête splendide heurtait la barre et rebondissait derrière la ligne sans que l'arbitre ne bronchât.
Mi-temps : France 0, Angleterre 1 !
La reprise fut rude sous une chaleur étouffante. Nos écrivains poussaient sans être dangereux, peinaient à jouer entre les lignes, les passes se faisaient molles et les mots plus durs (hommage à la 'Généalogie de l'insulte' d'Ollivier Pourriol?) et parfois peu galants. Le destin avait-il choisi son camp ? L'équipe de France allait-elle perdre ce match qui pourtant lui tendait les bras ? Non !
Car soudain, à la 78e minute, après un corner frappé par Yvan Gastaut, le ballon parvenait à Striker Brice à l'orée de la surface, qui décalait Baptiste Fillon monté aux avant-postes. ET la frappe fut sublime, et le gardien impuissant, et la lucarne nettoyée.
1-1, cris et soulagement, encouragements virils ! Nos écrivains se débarrassaient enfin de l'exigence du style et se lançaient à corps perdu dans la bataille.
Les Anglais, eux, tentaient désespérément de gagner du temps (sans doute parce qu'il était beau). Mais il était écrit que la partie devait basculer. Enfin sûrs de leur fait, les Bleus faisaient tourner la balle de gauche à droite, et la tête à l'Albion pourtant perfide. Le coach Jimmy Adjovi-Bocco adressait un caviar absolu dans le dos de la défense à Bertrand Guillot qui jetait ses dernières forces dans un ultime sprint. Chevauchée, centre en retrait, jaillissement de Brice Christen au premier poteau pour une balle magistralement piquée par-dessus le goal anglais. Hurlement de joie des joueurs et d'un public en transe !
2-1, le score était scellé. L'armada anglaise avait tout donné et comptait trop peu d'auteurs de fiction pour s'offrir un dernier rebondissement, d'autant que Brieux Férot veillait dans sa cage.
Il ne restait plus qu'à fêter ça dans une 3e mi-temps fourbue mais joyeuse, à refaire le match et à prévoir déjà un match retour, car disons-le : l'auteur anglais est accrocheur, l'auteur anglais est aussi râleur qu'un écrivain français, mais l'auteur anglais est vraiment sympa.
Tel Eric Cantona, nous franchirons donc un de ces jours le Channel pour une deuxième manche, sous la pluie et dans la bonne humeur.
Merci aux nombreux spectateurs, merci à Benoît et Jean-Max nos grands organisateurs, merci au Red Star et un grand merci à nos amis Anglais. Sorry, good game !!
A bientôt