Beowulf
Lisant Beowulf, je songe à Borges et ses douteuses admirations littéraires, dignes d’un grand enfant (hormis celle qu’il voue à Conrad, mais cela n’engage que moi). Parfois, je m’amuse à lire les vers en saxon, incompréhensibles. Mais la paronymie joue son rôle, porte le souffle et la mémoire du réciteur. L’hémistiche soutient l’ensemble, déploie la scansion et l’attente toujours trompée par l’écrasement des sons. Dans cette aventure d’un héros parmi les monstres, où Dieu apparaît comme un intrus arrivé là sur le tard, on sent quelque chose du conte primordiale, dans sa plasticité rustique et l’élaboration ultra ornée de certaines métaphores, semblables à celles des scaldes.