Plotin ou la simplicité du regard, Pierre Hadot
La grande passion de Dieu ne quitte jamais l’humanité. Même aux temps de l’athéisme, quand on adorait la Raison ou Marx. La certitude de Dieu comme celle de son absence m’ont toujours interpellé. Plotin porte une inquiétude sereine, confiante de ne jamais être seul, et passionné par l’union avec ce qui est : l’éternel, sa simplicité parfaite, qu’il analyse en raison. Dans sa prose efficace et fascinée, Pierre Hadot épouse la vie et la pensée de Plotin, réchauffe la ferveur d’un penseur païen qui vivait pour s’unir à Dieu.
L’extase et l’oubli de soi dans l’Un, la quête fondamentale de la grâce dans l’absolu et le vivant, où se mêlent amour et beauté. Voilà Plotin, ou du moins ce qui me porte en lui : une lancée obsédante, un défi à trouver la merveille dans l’ordure, le merveilleux dans le trivial voire le sordide.